Combien de fois avons-nous lu ou entendu que tel assassin avait « appuyé sur la gâchette » ? Qu’il s’agisse de romans policiers, d’articles de presse ou de téléfilms, l’erreur est systématique. Si elle ne gêne pas l’intelligibilité du discours, elle amoindrit néanmoins son niveau de précision. C’est ce qu’on appelle communément un abus de langage. Un petit cours d’anatomie s’impose :
Dans une arme à feu, la gâchette est une pièce interne qui fait partie du mécanisme permettant de déclencher le tir. Elle se situe entre le chien et la queue de détente (partie visible et accessible de la détente). Lorsque cette dernière est pressée, elle fait pivoter la gâchette, laquelle permet au chien de percuter l’amorce… et le coup est tiré.
On n’appuie donc jamais sur la gâchette, mais toujours sur la queue de détente (ou, plus couramment, détente).
La formule à employer est alors « appuyer sur la détente », ou bien « presser la détente ».
On trouve cependant plusieurs expressions familières qui ont fortement contribué à populariser cette erreur de dénomination : « avoir la gâchette facile » et « être un as / un roi de la gâchette » en font partie.