Les verbes écailler et écaler, s’ils sont proches par leur forme et désignent une action à peu près semblable, sont cependant à distinguer. Dans les deux cas, il s’agit de retirer ou d’ouvrir une enveloppe extérieure : les écailles (d’un poisson par exemple), ou bien l’écale (d’un œuf, d’un fruit…). Contrairement à ce que l’on entend la plupart du temps, on n’écaille donc pas un œuf, mais on l’écale, c’est-à-dire qu’on le débarrasse de son écale, de sa coquille.
Quant aux fruits, certains s’écalent, d’autres se pèlent. Ceux qui possèdent une peau, naturellement, se pèlent. Ceux qui possèdent une écale (l’enveloppe recouvrant la coque), telles les noix ou les amandes, s’écalent. Toutefois, pour ce dernier exemple, l’usage veut que le sens d’écaler tende à se rapprocher de celui de décortiquer, où il n’est plus question d’ôter l’écale en tant que protection extérieure de la coque, mais d’ôter la coque elle-même.
Ci-dessous, une noix dans son écale.
J’aime bien cet article décalé.
Très intéressant !
et pour la peinture qui s en va …on dit écaler ou écailler ?
Ecaler est une forme voisine de ecailler qui s’y substituait meme en parlant du poisson dans certaines regions.
Au final, avec une peinture qui s’ecaille parfaitement admise, le fait d’elever les petites ecailles que forme la coquille d’oeuf en disant ecailler, est d’une part populaire au sens qu’il est fort usité et par le peuple dans son ensemble sans s’encombrer d’un savoir litéraire, d’autre part synecdotique en assimilant la coquille brisée aux ecailles d’un poisson ou d’une peinture qu’on enleverait, depassant ainsi une étymologie discutable qui consigne de facon trop peremptoire le terme ecaler au decoquillage des oeufs.