Bien qu’on les trouve chez certains grands auteurs (Beaumarchais, Chateaubriand, Stendhal…), les adjectifs pécunier / pécunière sont fautifs. Seul est juste pécuniaire, au masculin comme au féminin : c’est ce qu’on appelle un adjectif épicène (commun aux deux genres).
Il nous vient du latin pecuniarius, lui-même issu de pecunia (« argent »), lequel a donné notre vieilli et inusité pécune (nom féminin signifiant « argent »).
L’erreur ayant consisté à transformer pécuniaire en pécunière vient sans doute de ce qu’à l’oral le son -iaire évoque un féminin, ici retranscrit -ière. On en aura ensuite logiquement tiré le masculin pécunier, peut-être également sous l’influence d’adjectifs tels que financier / financière, dont le sens est proche (« relatif à l’argent »).
On ne parlera donc pas d’intérêt pécunier, ni de raisons pécunières, mais bien d’intérêt pécuniaire et de raisons pécuniaires.